Le passeport coûtera 6 000 DA

Le nouveau «tarif» du passeport biométrique, qui a fait couler autant de salive que d’encre, est désormais fixé. Le fameux document vert coûtera en effet 6 000 DA, à partir du mois de janvier prochain. Mauvaise ou bonne nouvelle ? Les députés, dont la majorité a voté en faveur de cette augmentation, se disent en tout cas soulagés du fait que le coût prévu par le PLF-2015 adopté, hier, au niveau de l’APN, à savoir 10 000 DA, a été revu à la baisse.

Dans l’amendement écrit, la commission des finances fixait le prix du timbre fiscal dudit passeport à 8 000 DA. Mais, la même commission revoit sa décision, à la dernière minute, en proposant oralement, au cours de la séance plénière consacrée à l’adoption du projet de loi de finances-2015, une autre réduction de 2 000 DA. Selon des indiscrétions, les membres de la commission précitée ont fait des pieds et des mains pour maintenir l’ancien coût de ce fameux document vert, en vain. «Il a été décidé, au bout du compte, de couper la poire en deux. Des concessions ont été donc faites de la part, et du gouvernement et des représentants de l’APN», confie-t-on. Cela étant, le député du Front de la justice et de développement (FJD), Lakhdar Benkhelaf, estime que la situation financière du pays ne justifie, en aucun cas, cette augmentation qu’il qualifie de «vertigineuse». «En refusant de revoir la somme accordée dans le cadre de l’allocation touristique et en instaurant une nouvelle taxe pour le passeport biométrique, les pouvoirs publics confirment qu’ils sont contre à ce que nos concitoyens et concitoyennes voyagent», a estimé le numéro deux du parti de Djaballah. Les députés du PT (Parti des travailleurs) et de l’AAV (Alliance de l’Algérie verte) ont également voté contre l’amendement de la commission des finances. La réduction «arrachée» par les membres de cette dernière était, en fait, loin de satisfaire les représentants de ces formations politiques. Pour eux, le tarif reste, malgré tout, exorbitant. Même les motifs avancés par le gouvernement, qui justifiait cette augmentation par la volonté d’amortir les dépenses engagées par l’État pour passer au passeport biométrique et, aussi, le fait que la durée de vie de ce document passe à 10 ans au lieu de 5 ans, n’ont pas convaincu les «mécontents». En tout état de cause, du côté du parti majoritaire au niveau de la Chambre basse du Parlement, les députés qualifient l’augmentation du prix du passeport à 6 000 DA au lieu de 10 000 DA de «victoire». «Il est vrai que celle-ci (l’augmentation, ndlr) est importante. Mais, il faut admettre aussi que la réduction n’est pas négligeable», souligne un député de l’ex-parti unique qui a requis l’anonymat. Même son de cloche chez les parlementaires du RND qui, d’ailleurs, ont voté, tout comme leurs collègues du FLN, en faveur de l’amendement oral de la commission des Finances. Pour rappel, 62 amendements ont été, au total, introduits par les députés de l’Assemblée populaire nationale. La majorité de ces derniers ont été rejetés. À noter également que les parlementaires représentant le vieux parti de l’opposition, le FFS en l’occurrence, ont boycotté la séance consacrée, hier, à l’adoption du PLF 2015.