Abrogation de l’article 87 bis : 3 millions de travailleurs bas salaires concernés

L’incidence financière de l’application de l’abrogation de l’article 87 bis est de l’ordre de 30 milliards de dollars sur trois ans, c’est ce qu’a fait savoir, hier, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l’agroalimentaire (FNTA), Salim Labatcha. S’exprimant sur les ondes de la Radio chaîne III, Salim Labatcha a indiqué qu’une première tranche de 7 milliards sera injectée dès les premières applications de cette abrogation, en janvier prochain. Selon ses explications, l’abrogation concerne, en premier lieu, 3 millions de salariés, dont le SMIG est de 18 000 DA. «1 million d’entre eux relèvent du secteur privé», a-t-il ajouté. L’invité de la rédaction a poursuivi que l’opération qui s’étalera sur trois ans nécessitera la refonte de la grille salariale. En effet, «l’abrogation de cet article va créer un tassement des salaires et l’on doit donc ouvrir d’autres chantiers de négociations de convention de branches et d’entreprises», fait remarquer le SG de la FNTA. Pour Labatcha, il sera donc nécessaire de réviser cette grille salariale, à travers la mise en place d’une logique des salaires. Cette question est, selon lui, sur la table d’un groupe de travail. Dans le même cadre d’idées, le responsable a indiqué qu’après l’abrogation dudit article, les augmentations des salaires toucheront toutes les catégories inscrites dans «la grille des salaires», sans exclusive.
Il y aura en revanche certaines exceptions comme, par exemple, sur le secteur pétrolier qui a un niveau de salaire très important, ou l’incidence sera minime, signale-t-il encore. Par ailleurs, l’enquête de l’ONS a indiqué que le salaire moyen des Algériens est un frein à la main-d’œuvre ce qu’a refusé le SG de la FNTA qui estime que bien au contraire «le chômage a bien reculé. Mais, il va falloir revoir le système de formation pour avoir une main-d’œuvre plus performante». Il a estimé, d’autre part, que le pouvoir d’achat ne peut être interprété que par l’augmentation de salaire, puisque les augmentations ont commencé en 2006 puis en 2010 et aujourd’hui avec l’article 87 bis, mais cela n’a pas suffi pour arriver à un pouvoir d’achat appréciable. D’après lui, à chaque fois qu’il y a une augmentation de salaire, elle est tout de suite suivie par une hausse de prix des produits de consommation. La solution est simple, selon le SG, de la FTNA qui préconise la réorganisation des marchés, et la révision de la réglementation de ceux-ci. La baisse des prix du pétrole, quant à elle, n’inquiète pas, mais elle est considérée comme une alerte, a considéré le même intervenant. Le Fonds de régulation des recettes peut soutenir au moins pour trois ans avec 4 423, 3 milliards de DA. «Il y a donc urgence pour diversifier notre économie et ne plus dépendre des hydrocarbures», préconise encore Labatcha.
Par ailleurs, le SG de la FNTA indique que dans la loi de Finances 2015, il existerait une vingtaine d’articles concernant des facilitations à l’investissement. D’après ses dires, «ils sont faits pour attirer les investisseurs». Concernant les amendements proposés, hier, lors de l’adoption de cette loi, il a été question du crédit à la consommation qui intéresse les ménages pour booster la production nationale, a indiqué Labatcha, qui ajoute qu’il y a eu aussi la question du timbre du passeport qui a été proposé à 10 000 DA et qui a été finalement fixé à 6 000DA.
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