La justice italienne vient de lancer un mandat d’arrêt
international
contre Farid Bedjaoui, homme de confiance de l’ancien ministre de
l’Energie, Chakib Khelil, qui vit aux Emirats arabes unis. Arrêté,
Pietro Varone, ex-dirigeant du groupe italien, qui remettait les
commissions à Bedjaoui, a déclaré que ce dernier donnait l’argent à
Chakib Khelil. En Algérie, cinq mandats d’arrêt internationaux ont été
lancés par le parquet d’Alger, dont un contre Réda Hemche.
Bras droit de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, et son
conseiller personnel, Farid Bedjaoui (neveu de l’ancien ministre des
Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui), un Algéro-Franco-Canadien, fait
toujours parler de lui. Hier, c’était le journal italien Corriere della
Sera qui a annoncé le lancement, le 28 juillet dernier, par le tribunal
de Milan (Italie) d’un mandat d’arrêt international contre ce golden
boy, comme aime le qualifier la presse au Canada, pays où il est
également poursuivi pour avoir aidé le groupe SNC-Lavalin à obtenir des
marchés en Algérie, en contrepartie de commissions. Selon le journal
italien, la justice veut récupérer les 123 millions de dollars, soit
92,6 millions d’euros, qui auraient été virés dans le cadre des contrats
qu’il a fait arracher à ENI en Algérie.
La même source a ajouté : «Plus de 100 millions de dollars (75,3
millions d’euros) se trouveraient à Singapour sur des comptes contrôlés
par M. Bedjaoui et 23 autres millions de dollars (17,3 millions d’euros)
seraient à Hong Kong.» Des sommes que le tribunal milanais veut à tout
prix reprendre après que le nom de Bedjaoui ait été cité dans le
scandale de l’ENI et sa filiale Saipem, dont le patron Pietro Tali a
démissionné en décembre 2010 suite à cette affaire. Responsable de
l’ingénierie et de la construction, mais aussi principal acteur dans les
transactions avec l’Algérie, Pietro Varone a fait l’objet d’une
arrestation à titre «préventif», indique le groupe. Le jour même où le
juge lançait son mandat d’arrêt contre Farid Bedjaoui, Varone était
arrêté dans la discrétion la plus totale. Reprise par le quotidien
Corriera della Siera, la juge italienne Alfonsa Ferraro a déclaré que
Saipem a obtenu en Algérie sept contrats d’une valeur totale de huit
milliards d’euros pour lesquels elle a dû payer un montant de 197
millions de dollars, présenté comme étant des frais d’intermédiation de
la société Pearl Partners Limited, domiciliée à Hong Kong et appartenant
à Farid Bedjaoui.
Quelques semaines avant cette arrestation, Pietro reconnaissait devant
le juge milanais que «Pearl Partners et Bedjaoui sont la même chose». Il
est allé plus loin en affirmant que «Bedjaoui a dit clairement qu’il
donnait l’argent au ministre de l’Energie, Khelil.» Une grave accusation
qui suppose que la justice italienne ne s’arrêtera pas au cas Farid
Bedjaoui, mais risque de remonter au plus haut niveau de la décision en
Algérie. En d’avril dernier, alors que son nom avait été cité par
certains cadres de l’ENI entendus par les juges, Farid Bedjaoui aurait
fait, à partir de Dubaï, ville de sa résidence, des déclarations assez
lourdes, qui s’apparentent à des menaces adressées à ceux qui le
parrainaient avant l’éclatement du scandale. Selon les médias, notamment
arabes, Farid Bedjaoui aurait tenté d’entrer en contact avec les
autorités algériennes pour «négocier» une sortie pour sa personne, mais
«aucune réponse encourageante» ne lui était parvenue.
Un message qu’il a vite compris. Il a conclu avec cette menace assez
lourde : «Je ne tomberai pas seul. Si je suis pris d’autres tomberont.»
Dans le cas où les Emirats arabes unis acceptent de le remettre aux
autorités judiciaires italiennes, ce qui est peu probable, il faut
s’attendre à d’autres révélations qui enfonceront non seulement l’ancien
ministre de l’Energie, Chakib Khelil, mais également d’autres hautes
personnalités qui, jusqu’à maintenant, n’ont pas apparu dans le dossier.
Une affaire que le juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé
d’Alger instruit depuis plusieurs mois, et qui a connu au cours des
dernières semaines des rebondissements.
Cinq mandats d’arrêt internationaux lancés dont un contre Réda Hemche
En effet, cinq mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre les mis en cause dans l’affaires Sonatrach II, qui n’ont pas répondu aux convocations du juge d’instruction.
Ces mandats concerneraient les personnes résidentes à l’étranger, comme Réda Hameche, homme de confiance de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, et directeur de cabinet de Mohamed Méziane, ex-PDG de Sonatrach (placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’affaire Sonatrach I pendante au niveau de la Cour suprême) ainsi que Mohamed Bayou, vivant actuellement entre la France et la Suisse, qui était à la tête de la filiale SPC (à Londres) de Sonatrach (dont il est fondateur), jusqu’au début des années en 1998. Les deux enfants de ce dernier (une fille et un garçon), ainsi qu’une certaine Lynda Cherouati ont également fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, après avoir été inculpés. Il est important de préciser que les cinq mis en cause vivent tous à l’étranger, exception faite pour Réda Hemche, ils ont tous la double nationalité et de ce fait, leur extradition sera difficile, voire impossible pour certains d’entre eux.
C’est à la lumière des réponses des commissions rogatoires délivrées à
plusieurs pays dans le cadre de l’instruction relative au dossier
Sonatrach que cette affaire liée à la vente clandestine de pétrole
algérien à partir de Londres (où la société Sonatrach Petroleum
Corporation BVI (SPC), une filiale du groupe Sonatrach était domicilié),
a éclaté.
Deux de ses anciens dirigeants, Mohamed Bayou et Chawki Rahal, ont été inculpés alors que l’instruction se poursuit toujours. Pour l’instant, rien n’a filtré sur les détails des révélations contenues dans ce dossier extrêmement lourd, nous dit-on, aux nombreuses ramifications et implications, qui risquent d’éclabousser plusieurs personnalités.
Deux de ses anciens dirigeants, Mohamed Bayou et Chawki Rahal, ont été inculpés alors que l’instruction se poursuit toujours. Pour l’instant, rien n’a filtré sur les détails des révélations contenues dans ce dossier extrêmement lourd, nous dit-on, aux nombreuses ramifications et implications, qui risquent d’éclabousser plusieurs personnalités.
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