mercredi 29 octobre 2014

Habib Yousfi, président de la CGEA : « Il y a nécessité d’aller vers un développement concret »

«Il ne s’agit plus de parler de volonté, mais d’une nécessité pressante d’aller vers un développement concret avec les potentialités internes, de donner la possibilité au peuple algérien d’aller vers la croissance pour sortir de la rente pétrolière.»

«Il ne s’agit plus de parler de volonté, mais d’une nécessité pressante d’aller vers un développement concret avec les potentialités internes, de donner la possibilité au peuple algérien d’aller vers la croissance pour sortir de la rente pétrolière.» 

Le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens, qui s’est dit «préoccupé, au même titre que les décideurs», quant à la baisse des cours du pétrole, déplore le fait qu’«aucune démarche n’ait été faite pour sortir de la contrainte de dépendance des hydrocarbures». Selon M. Habib Yousfi, il va falloir agir face à cette réalité en commençant par «diminuer les investissements de prestige, et la facture alimentaire, rationaliser la dépense publique, car nous nous ne pouvons pas être sûrs des prix (du pétrole). En toute évidence, «il va falloir trouver les équilibres sans toucher à la stabilité sociale».
Par conséquent, l’une des priorités consiste «à faciliter l’investissement, promouvoir l’intérêt de l’investisseur par des mesures fiscales et autres». Un volet qui amènera l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale d’évoquer cette nécessité de traiter les « contraintes internes pour aller vers une croissance nouvelle», d’autant plus que «les potentialités du pays sont énormes». Le président de la CGEA estime qu’il va falloir aussi «mobiliser l’élite nationale, notamment dans le secteur de l’agriculture qui reste «peu développé», redéployer «les moyens financiers en errance, et mobiliser les fonds de l’informel pour l’investir», sans omettre l’encouragement des IDE. Une démarche qui recommande une libération des initiatives et un accompagnement des entreprises. Dans cette logique, M. Habib Yousfi a tenu d’emblée à préciser, que la décision relative à la dépénalisation de l’acte de gestion «a été prise mais n’a pas été appliquée» tout en s’interrogeant sur les motifs du «non respect» de la décision en question. Il s’agira «de donner au secteur public la pleine possibilité de prendre des décisions».
Le président de la CGEA s’est dit favorable à «un débat franc dans le cas où le secteur financier ne peut pas aller de l’avant», car il est vrai, «il y a risque à ce niveau». Dans le même sillage, M. Habib Yousfi a mis l’accent sur la nécessité de régulariser les flux financiers dans l’informel, autrement dit, permettre à ceux qui activent dans cette sphère d’investir leur argent, car «ils tenteront de le blanchir». L’invité de la rédaction de la Chaîne III a déploré, dans ce contexte, le fait que «ceux qui font de l’import-import se cantonnent dans l’importation pour la revente en l’état» alors qu’ils devraient investir, et fabriquer localement les produits importés. Dans sa lancée, le président de la CGEA a souligné cette nécessité pour l’entreprise de «se remettre en cause, de reconsidérer ses objectifs pour acquérir la technologie qui lui permette de réaliser des marchés publics», notamment, en ce qui concerne le secteur du logement dont la «demande est énorme» par rapport aux capacités de l’outil de réalisation national étant constitué majoritairement de PME. Aussi, «les entreprises ne peuvent plus graviter dans les secteurs stratégiques», car «il va falloir investir des créneaux comme l’agroalimentaire, le lait et dérivés» au lieu de «continuer à importer». Le président de la CGEA estime «qu’il faudrait qu’il y ait une volonté politique d’encourager les opérateurs économiques» tout en avouant l’existence de problèmes à la mise en place des moyens financiers». «Nous attendons l’application des décisions prises à ce niveau», a-t-il affirmé. M. Habib Yousfi a mis en avant, à ce propos, les lenteurs administratives rencontrées par les opérateurs économiques. «L’administration doit comprendre qu’elle gêne l’investissement», au moment où «nous cherchons la rentabilité, et non profiter de l’aide de l’Etat», a-t-il affirmé.

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