mardi 28 octobre 2014

Concert de Mother à la salle Algeria : Sur les traces de la musique sacrée


La salle de cinéma Algeria a retrouvé toutes ses couleurs après plusieurs mois de restauration. Elle a accueilli, samedi dernier en soirée, une chanteuse hors norme, d’origine hollandaise, Mother, lors d’un concert de variété, en présence d’un public nombreux, majoritairement adulte, venu apprécier cette musique universelle aux diverses tendances.

Cette quadragénaire néerlandaise, passionnée de la musique profonde, vit depuis une année et demie à Laghouat où elle a formé un groupe musical avec son mari, guitariste, et des musiciens algériens. Ambitieuse, elle vise à un renouvellement du monde de la musique, après son exploration, ces dernières années, de l’aspect environnemental, technique et théorique. Elle puise son inspiration des profondeurs de l’âme pour chanter, vivre et sentir le « light-link music » ; une musique profonde qui elle puise son aura du sacré, du divin et du mystique. Ce concept, ou « ce courant » comme elle aime si bien le marteler, vient, selon sa théorie de « l’aspect intérieur » qui exige une profonde recherche du côté du sacré et du spirituel. Face à un public connaisseur, des mélomanes qui savent apprécier une note musicale à sa juste valeur, Mother s’est produite sous des lumières tamisées, un silence religieux, ponctués d’applaudissements fracassants. Elle a su créer une ambiance qui pousse tantôt à la contemplation, tantôt à l’éveil, et ce, à travers des tableaux à la fois significatives et abstraits.
On y trouve un peu de tout dans la musique de Mother, comme elle l’affirme, plusieurs styles et tendances : un timbre classique, notamment au vu de sa posture sur scène, et sa façon d’interpréter les écrits fortement philosophiques. Du swing, un peu de rythme and blues, du rock and roll, une musique qui bouge et des sonorités tristes, aiguës rendues par le violon.
Sur le volet instruments, l’orchestre de Mother y joue une variété : deux violons, trois guitares basse, électrique et acoustique, des percussions diverses entre batterie et derbouka pour marquer l’empreinte algérienne, un clavier, et des instruments à vent, le sel de toute musique spirituelle à l’exemple de la flûte, de la clarinette et du saxophone, le tout, accompagné par les chœurs de l’orchestre qui rétorque aux envolées lyriques de la cantatrice, vêtue d’une robe traditionnelle algérienne. Organisé par l’Office de promotion culturelle et artistique de la commune d’Alger-Centre, Mother a ébloui l’assistance par sa voix suave en interprétant des chansons dans les trois langues arabe avec Tawhid, Ohibouk Habine, Enafs et Khod Sabil titre de son album sorti au mois de mars dernier. Etoile Filante interprété en français et enfin des titres en anglais comme la chanson gaie Summer day, le chantre de la musique Music is everywhere ou encore des louanges aux prophètes et aux saints de tous les temps A love embracing the universe. Mother essaye d’assurer la continuité de ses prédécesseurs, les artistes des anciennes traditions qui ont occupé l’aspect spirituel dans la musique, et qui ont donné à l’humanité un grand héritage de musiques sacrées. Elle milite pour que sa musique parvienne à combler le vide et étancher la soif des besoins spirituels de l’homme moderne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire